Gérer l’après cancer en cure

Par L'Officiel du Thermalisme
Publié le 5 octobre 2017 à 14h55 dans

Les établissements thermaux développent des programmes de soins post-cancer pour accompagner les personnes ayant été soignées et ainsi améliorer leur vie d’après la maladie.

Le cancer impacte lourdement sur l’organisme, de fait les traitements curatifs sont lourds à supporter pour les personnes, d’autant plus qu’ils sont généralement assez longs. Des effets indésirables physiques mais aussi psychologiques sont ressentis par les individus pendant le suivi médical : il est fréquent qu’ils perdurent après la fin des traitements. Afin de soulager les personnes, déjà affaiblies par la maladie et la prise en charge médicale, les stations thermales sont nombreuses à proposer des programmes de soins à base d’eau thermale, de rééducation en piscine ou encore de manipulations par des kinésithérapeutes. En complément du corps, c’est aussi l’esprit qui est pris en considération par les praticiens thermaux : des psychologues interviennent généralement pour faire le point avec le curiste sur son état mental et général. Des activités complémentaires sont aussi comprises dans la cure, comme des soins beauté, diététique ou d’activités physiques pour apprendre à se réapproprier son corps.

En pratique

La cure thermale peut être effectuée après une chirurgie ou après des traitements de radiothérapie et chimiothérapie. Elle peut également être prescrite afin de préparer le corps en vue d’une chirurgie. Comme toute cure, elle reste administrée après l’accord d’un praticien de santé, qui sera à même de juger la meilleure période pour réaliser le séjour thermal, en particulier par rapport aux derniers traitements médicaux reçus. La cure peut être disponible sous différents formats : la mini-cure, les modules, les cures spécifiques ou les cures conventionnées. Plusieurs types de praticiens sont associés aux soins, comme les kinésithérapeutes, les diététiciens ou encore les éducateurs sportifs afin de garantir une prise en charge globale du curiste.

Traiter les effets secondaires

Les stations thermales, ayant l’agrément pour l’orientation dermatologie ont mis en place certaines cures pour apaiser les diverses affections cutanées, qui sont souvent le résultat de traitements médicaux intenses et éprouvants pour l’organisme. La chimiothérapie peut provoquer une sécheresse de la peau et des muqueuses allant jusqu’à la brûlure tandis que la radiothérapie a pour conséquence des rougeurs ainsi qu’une perte de souplesse de l’épiderme. Les cicatrices, issues d’actes chirurgicaux, sont également prises en compte lors des soins. Les objectifs des traitements sont d’apaiser l’épiderme en diminuant les rougeurs, synonymes d’agression, en réhydratant la peau et les muqueuses, mais aussi d’empêcher toutes démangeaisons. Parmi les soins proposés dans ce genre de cures se trouvent : des pulvérisations externe générale et/ou locale, des bains, des massages sous affusion réalisés par une kinésithérapeute ou encore douches au jet. Des activités comme le coaching physique, la sophrologie ou encore des ateliers pour reprendre en main son alimentation et son hygiène de vie figurent également au programme.

Le cancer du sein

Les effets bénéfiques de la cure thermale sur le post cancer du sein ont été mesurés grâce à l’étude PACTHe (Programme d’Accompagnement & de réhabilitation post-thérapeutique pour les femmes en rémission complète de leur cancer du sein en station thermale). Menée à partir de 2008 par le Pr Yves-Jean Bignon du Centre Jean Perrin de Clermont-Ferrand (63) et financée par l’AFRETh, elle a prouvé que les séjours thermaux conduisaient à une amélioration de l’estime de soi, à la réduction des troubles du sommeil, à un meilleur contrôle du poids ainsi qu’à un maintien de la pratique d’une activité sportive. L’étude a également révélé des effets positifs concernant les maux psychiques comme la dépression. Premier cancer touchant les femmes, le cancer du sein a non seulement des conséquences physiques mais également psychologiques. Les traitements peuvent impliquer une chirurgie, comme une ablation du sein créant ainsi un mal-être causé par la sensation de perte de la féminité. Différentes type de soins peuvent être proposés au sein des cures, appartenant généralement à l’orientation gynécologie : soins d’hydrothérapie, massages de kinésithérapie, drainages lymphatiques ou encore séances de kinésithérapie en piscine. Afin de pallier les effets néfastes d’une mauvaise alimentation et d’une mauvaise hygiène de vie, des consultations diététiques et des séances d’activités physiques encadrées sont généralement proposées. Enfin des consultations psychologiques individuelles ou des sessions de groupe de parole sont assurées. Plusieurs établissements thermaux, possédant l’agrément en phlébologie, fournissent une prise en charge concernant le traitement du lymphœdème du bras, effet symptomatique du cancer du sein causé par un dysfonctionnement du système lymphatique provoquant ainsi une augmentation de volume des bras. Les traitements thermaux prescrits s’apparentent généralement à des aérobains généraux et locaux avec hydromassages, des drainages lymphatiques manuels sous affusion d’eau thermale ou des applications de compresses d’eau thermale.

Autre cancer féminin concerné par une cure thermale : les cancers gynécologiques. Des femmes ayant subi des traitements médicaux pour lutter contre cette pathologie rencontrent par la suite beaucoup de désagréments, qui vont de l’inconfort causé par une sécheresse vaginale aux brûlures. Afin de lutter contre ces séquelles des soins médicaux, les eaux thermales sont utilisées lors d’irrigation vaginale ou encore de pulvérisation cervico-vaginale.

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