L’histoire du thermalisme de l’Antiquité à nos jours

Par Lucie Lefebvre
Publié le 4 décembre 2021 à 10h22 dans

Thermes romains en Europe

Les vertus thérapeutiques des eaux thermales sont reconnues depuis l’Antiquité. Des thermes romains aux cures thermales actuelles, découvrez la fabuleuse histoire du thermalisme !

Le thermalisme consiste à exploiter les eaux minérales naturelles pour soigner certaines pathologies chroniques. Cette alternative à la médecine classique a beaucoup évolué au cours des âges. C’est parti pour un voyage dans le temps aux sources du thermalisme !

Aux origines, les thermes antiques

L’histoire du thermalisme commence au Ve siècle avant J.-C., lorsque les Romains découvrent les bienfaits de l’eau thermale sur la peau, les tensions musculaires et les douleurs articulaires. Les premiers édifices thermaux voient le jour et se développent dans tout l’Empire romain, notamment en Gaule et en Égypte. Lieux de sociabilisation autant que de baignade, les thermes romains se composaient de trois bassins :

  • le « calidarium », un bassin d’eau chaude ;
  • le « frigidarium », un bassin d’eau froide ;
  • le « tepidarium », un bassin d’eau tiède.

La moitié des stations thermales actuelles sont situées à l’emplacement d’anciens thermes romains, comme Aix-les-Bains, Bourbonne-les-Bains, Dax ou Néris-les-Bains. La chute de l’Empire romain, puis les invasions barbares et la montée en puissance du christianisme signent l’abandon progressif des thermes.

Le Moyen-Âge et la redécouverte des thermes

Ce n’est qu’à l’époque médiévale que le thermalisme suscite un regain d’intérêt avec la redécouverte des propriétés curatives des eaux thermales et la découverte de nouvelles sources thermales. Les ouvrages scientifiques de cette période témoignent de la naissance d’une véritable pratique thérapeutique basée sur les vertus spécifiques des différents types d’eaux thermales.

Les bains se déroulent d’abord dans d’anciens thermes romains réhabilités, avant de prendre une importance croissante au cours du XIIIe siècle. Des bassins à ciel ouvert sont édifiés, certains dédiés aux saignées par des sangsues, d’autres au traitement de la lèpre ou des blessés de guerre.

La Renaissance et les débuts de la médecine thermale

Le thermalisme se développe au XVe siècle avec l’invention de l’imprimerie qui accélère la diffusion des connaissances sur les eaux thermales. Les bains s’institutionnalisent avec l’apparition des premières cures thermales et de nouvelles pratiques comme les douches ou les cures de boissons. Ces séjours de plusieurs semaines restent cependant réservés aux classes sociales les plus élevées. En 1604, Henri IV crée la première Charte des eaux minérales sur les conseils de ses médecins.

Fontaine d'eau thermale

Le XVIIIe siècle et les premiers établissements thermaux

De plus en plus contrôlé par l’État français, le thermalisme connaît un nouvel essor à partir du milieu du XVIIIe siècle. L’usage des eaux minérales est réglementé, s’inscrivant ainsi dans une logique thérapeutique. Des établissements thermaux fonctionnels aux dimensions parfois monumentales sont construits :

Des pavillons de taille plus modeste abritent les sources thermales. En Angleterre, la ville thermale de Bath attire les aristocrates de toute l’Europe.

Le XIXe siècle et la Belle Époque du thermalisme

Le thermalisme suscite un engouement exceptionnel au XIXe siècle. En 1806, l’Empire napoléonien promulgue une loi autorisant les seules villes thermales à disposer d’établissements de jeu. Sous le Second Empire, les stations thermales se transforment en lieux de villégiature dotés de thermes et d’hôtels luxueux, de casinos et de théâtres, où les gens de la haute société passent la belle saison.

Le développement des axes ferroviaires permet aux Parisiens et aux étrangers d’accéder aux stations isolées. La fréquentation des thermes s’envole, passant de 22 000 curistes en 1822 à 120 000 en 1855 ! Dans la seconde moitié du XIXe siècle, des complexes thermaux prestigieux voient le jour sous l’impulsion de Napoléon III, fervent adepte du thermalisme. Cet âge d’or atteint son apogée à la fin du siècle avec le travail de l’architecte Charles Le Cœur à Vichy, archétype de la station thermale.

Thermes de Vichy

Le XXe siècle et la démocratisation des cures thermales

La fin de la Seconde Guerre mondiale marque un tournant dans l’histoire du thermalisme. Le développement du tourisme de masse, les premiers congés payés et le remboursement des cures thermales par la Sécurité sociale rendent les thermes accessibles à une plus large partie de la population. Le nombre de curistes augmente ainsi jusqu’au début des années 1990. En perte de vitesse, le thermalisme français se réinvente alors grâce à la modernisation des centres thermaux et à de nouveaux investissements.

Le thermalisme contemporain

La France est aujourd’hui le troisième pays thermal européen après l’Allemagne et l’Italie avec :

Créé en 2002, le Conseil national des exploitants thermaux (CNETh) regroupe la totalité des établissements thermaux français. Son rôle : promouvoir et faire progresser la médecine thermale. Plusieurs études cliniques menées par l’Association française pour la recherche thermale (AFRETh) valident scientifiquement l’efficacité de l’hydrothérapie.

En 2020, la crise sanitaire impacte fortement le secteur du thermalisme. Après une forte chute de la fréquentation, une reprise s’amorce à partir de 2021.

 

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