Témoignage. Cure thermale post-cancer : « Pour soigner le corps et le moral »

Par Violaine Badie
Publié le 25 janvier 2023 à 13h48 dans

femme dans un couloir en cure thermale

© AdobeStock

Chimio, rayons, opérations… Les traitements destinés à soigner un cancer sont lourds et laissent des traces. Aussi bien physiques que psychologiques. Pour les soulager, Dominique a effectué six cures thermales suite à son cancer du sein. Ses attentes, son ressenti, elle s’est confiée à l’Officiel du Thermalisme.

Le diagnostic tombe en 2016. Dominique a alors 57 ans et n’est pas vraiment surprise : « Mes deux sœurs ont également eu un cancer du sein, toutes deux vers 30 ans. Le même, un cancer très agressif. C’était un peu une fatalité, je savais que ça allait m’arriver aussi. » Résidant à Amiens, elle choisit d’être soignée à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris. « Ma deuxième sœur y était suivie est a été très bien prise en charge. Je n’ai pas hésité. » Ce n’est malheureusement pas le cas de sa sœur aînée, décédée des suites de sa maladie. Pour mettre toutes les chances de son côté, Dominique fait le trajet Amiens-Paris à chaque fois que ses traitements l’exigent : la chimiothérapie d’abord – 8 séances – puis l’ablation de son sein gauche. Des trajets voiture-train-métro au début et l’ambulance qui prend le relais quand la chimiothérapie commence à trop peser. Puis vient la radiothérapie, 25 séances à raison d’une par jour, du lundi au vendredi, qu’elle effectue à Amiens cette fois-ci.

Une simple brochure posée sur une table

« Alors que je me trouvais dans la salle d’attente de la Salpêtrière, j’ai découvert une brochure concernant les cures thermales post-cancer proposées à La Roche Posay. » D’elle-même, elle en parle à son médecin traitant et à son oncologue. Ils ne sont pas très au fait des bienfaits des cures thermales, mais pourquoi pas ? Une fois déclarée en rémission, elle se fait prescrire sans problème sa première cure. Direction La Roche Posay en octobre 2017. « Quand on est soigné pour un cancer, on est presque tous les jours en contact avec du personnel soignant. Une fois que les traitements se sont arrêtés, c’est étrange mais je me suis sentie un peu seule, comme abandonnée. » Le premier bienfait que Dominique relève de sa cure : un sentiment de sécurité, la sensation de briser l’isolement.

Pour cette première cure, elle a quelques attentes : soulager ses aphtes avant tout car « c’est ce qui fait le plus souffrir ». Plus que de simples aphtes d’ailleurs, les chimiothérapies peuvent provoquer des véritables lacérations dans la bouche. Un effet secondaire peu connu, qui surprend beaucoup de patients. L’eau thermale joue son rôle, le soulagement est rapide.

« J’espérais aussi retrouver de la mobilité dans mon bras gauche, car les cicatrices de mon opération étaient douloureuses et me limitaient dans mes mouvements. » Pour cela, elle est reconnaissante du savoir-faire spécifique des kinésithérapeutes qui la prennent en charge. « J’avais déjà bénéficié de nombreux massages en cabinet de ville, mais la technique employée au centre thermal a été beaucoup plus efficace. » Les cicatrices deviennent rapidement moins rouges, la mobilité revient petit à petit.

eau thermale

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Soins, ateliers et rencontres

Une expérience que Dominique juge très positive, pas seulement pour les soins ! « J’ai assisté à toutes les conférences, tous les ateliers qui étaient proposés. Des conseils maquillage, vestimentaires, médicaux… J’ai pu discuter avec deux chirurgiens qui étaient venus parler de la reconstruction mammaire. J’y étais totalement opposée, par peur des douleurs. Ils m’ont rassurée, convaincue et j’ai finalement passé le cap en 2020. »

Après sa première cure en 2017, Dominique décide de retourner à La Roche Posay les trois années suivantes, en 2018, 2019 et 2020. « Toujours pour les mêmes besoins, soulager mes cicatrices. Mais pas seulement pour soigner mon corps, pour mon moral aussi. » L’accueil par le personnel du centre, les rencontres avec des curistes, autant de moments d’échanges qui l’aident à se sentir mieux. De ces rencontres naissent même des amitiés. Elle planifie les dates de ses cures afin d’y retrouver d’autres patientes, « des partenaires pour prévoir des randonnées en dehors des périodes de soin ».

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D’autres maux à soulager

En raison des perturbations liées à la pandémie de Covid-19, Dominique trouve le centre de La Roche Posay un peu trop fréquenté en 2020. Elle se tourne vers les thermes d’Avène-les-Bains pour ses cures de 2021 et 2022, avec le même bilan : « Très positif ! J’étais contente de découvrir aussi une nouvelle région absolument magnifique ! »

Quid de 2023 ? Désormais à la retraite, notre lectrice estime ne plus avoir besoin de soins pour ses cicatrices. Il est temps de laisser les cures post-cancer derrière elle et de se pencher sur d’autres maux qu’elle espère soulager. « Suite aux rayons, je rencontre beaucoup de problèmes d’estomac et à 65 ans, je souffre aussi un peu d’arthrose. » Son choix s’est donc porté sur Vichy pour une cure double orientation rhumatologie + affections digestives.

Dominique est déjà convaincue des bienfaits que lui apportera cette prochaine cure thermale. « Je ne connaissais pas du tout le thermalisme avant de tester. Je me suis simplement dit que ça ne pouvait pas faire de mal. Désormais, je suis persuadée de l’efficacité. Et surtout, comme je ne consulte quasiment jamais de médecin, ne prends quasiment jamais de médicaments, je me dis que j’ai bien mérité ce moment pour prendre soin de moi ! »

 

*Les centres de La Roche Posay et Avène-les-Bains proposent des cures thermales post-cancer en dermatologie. Il existe également des cures spécialisées post-cancer du sein, proposées dans 18 autres centres thermaux. Ce programme PACTHe (Programme d’accompagnement thermal et de réhabilitation post-thérapeutique après un cancer du sein) est effectué en complément d’une cure thermale conventionnée et est pris en charge, pour l’heure, à 50 % par l’Assurance maladie.

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Source :

  • Entretien exclusif avec notre lectrice, Dominique, le 23 janvier 2023 (que nous remercions pour son témoignage)
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