Vincent Bru : « Défendre les cures thermales médicales » à l’Assemblée nationale

Par Lucie Lefebvre
Publié le 1 février 2023 à 11h30 dans

Vincent Bru

© Permanence de M. Bru / vincentbru.fr

Saviez-vous que le thermalisme était représenté à l’Assemblée nationale par un groupe d’études ? Vincent Bru, député des Pyrénées-Atlantiques, nous explique en quoi consiste cette instance alors qu’il vient tout juste d’en être nommé président. 

Quels sont les objectifs du groupe d’études dédié au thermalisme ? 

Selon l’Assemblée nationale, les groupes d’études sont des instances ouvertes à tous les députés dans le but « d’approfondir et suivre des questions spécifiques, qu’elles soient de nature politique, économique, sociale ou internationale ». Ces groupes n’interviennent pas directement dans la procédure législative mais permettent de s’interroger sur des « questions trop spécialisées pour faire l’objet d’un examen suivi par les commissions permanentes ». Il existe en tout près de 125 groupes d’études à l’Assemblée nationale. Celui consacré au thermalisme est en place depuis plus de 15 ans. 

Un rôle de veille

Lorsque l’on demande à Vincent Bru l’objectif premier du groupe d’études sur le thermalisme, il répond : « C’est de défendre le thermalisme, plus précisément le thermalisme médical, car les cures médicales sont ce qui nous importe le plus. » Concrètement, les membres endossent un « rôle de veille sur les textes, qu’il s’agisse de projets de loi, de décrets ou d’arrêtés, qui pourraient être défavorables à l’activité thermale en France ». 

Comme ce fut le cas en octobre 2022, avec l’amendement adopté en commission des Affaires sociales qui demandait le conditionnement du remboursement des cures thermales à l’évaluation de leur efficacité. « À ce moment-là, nous sommes intervenus pour barrer la route à cet amendement en nous mobilisant au plus haut niveau », explique Vincent Bru. Cette mobilisation aura permis à l’amendement de ne pas être adopté par la suite. Le député n’est évidemment pas contre le fait de démontrer le Service Médical Rendu (SMR) des cures thermales pour justifier leur remboursement. En revanche, pour lui, « dire qu’il faut le démontrer tout de suite, au travers de la Haute Autorité de Santé, c’est quelque chose qui peut être discuté ». Selon lui, « il faut renforcer sur le long terme les études scientifiques sur les cures thermales ». 

Réunion d'hommes politiques

© AdobeStock

Écouter les acteurs du thermalisme 

C’est notamment pour cette raison que le groupe d’études sur le thermalisme tient à rencontrer régulièrement l’ensemble des acteurs du monde thermal : « Il est très important que l’on écoute les présidents d’associations et de fédérations qui sont impliqués fortement dans le thermalisme. » Par exemple, Vincent Bru met un point d’honneur à recevoir le conseil scientifique de l’Association Française pour la Recherche Thermale (1), lors des réunions du groupe d’études, « pour qu’il explique comment se déroulent les recherches sur les cures thermales, où nous en sommes, pourquoi ça ne va peut-être pas assez vite, etc. ». 

En tant que nouveau président de cette instance, Vincent Bru tient à être force de proposition notamment à travers les auditions. « Je proposerai qu’on auditionne toutes celles et ceux impliqués dans le thermalisme de manière officielle. Je pense notamment au président de l’Association Nationale des Maires de Communes Thermales (2), Paul Audan, ou encore au délégué interministériel pour le thermalisme, Jean-Yves Gouttebel », affirme le député. Se rendre sur le terrain en visitant plusieurs stations thermales est également un projet envisagé par Vincent Bru afin que « les instances nationales se rendent compte de l’importance de l’activité thermale ». 

Comment fonctionne le groupe ? 

Sa composition 

Aujourd’hui, la composition du groupe d’études sur le thermalisme n’est pas encore connue. Après la nomination du député Vincent Bru à sa présidence, un appel à inscription a été lancé auprès des autres députés pour rejoindre le groupe. « Le groupe peut réunir des députés de tous les bords : ceux qui possèdent une ou plusieurs stations thermales dans leur circonscription, mais également ceux n’en possédant pas et qui s’intéressent malgré tout à cet aspect de la santé », indique Vincent Bru. 

Le président a jusqu’au 10 février prochain pour déterminer les membres du groupe ainsi que leur nombre. À titre informatif, quarante-et-un membres composaient le groupe lors de la dernière législature. 

Son organisation

Vincent Bru a déjà fixé une date « pour la réunion de la première instance ». Selon lui, ce premier rassemblement avec les futurs membres permettra de « présenter un tableau général et rapide du thermalisme en France ». Le député prévoit également de déterminer les dates des prochaines rencontres et les thèmes que les autres membres souhaitent aborder. Cette étape est cruciale puisque chaque député dispose d’un emploi du temps chargé entrecoupé de réunions, de rapports de commissions, d’auditions ou encore de séances à l’Hémicycle. « Nous sommes tous logés à la même enseigne. Je tiens à fixer en amont un calendrier qui convient à tout le monde », assure Vincent Bru. 

Vincent Bru et le thermalisme

Le lien qui lie Vincent Bru au thermalisme ne date pas d’hier. Petit, il réalise une cure thermale à La Bourboule (Puy-de-Dôme) pour traiter son asthme. Des années plus tard, en 1995, il est élu maire de la station thermale de Cambo-les-Bains, dans les Pyrénées-Atlantiques. Il occupera ce poste durant 22 ans. En devenant député de la 6circonscription des Pyrénées-Atlantiques (MoDem) en 2017, il est contraint de quitter son poste en tant que maire de la commune basque. 

À ce moment-là, le groupe d’études de l’Assemblée nationale consacré au thermalisme est présidé par l’ancien député Jean-Bernard Sempastous (La République en Marche). Ce dernier propose alors à Vincent Bru, tout juste élu député, d’intégrer le groupe en tant que vice-président. « Pour moi, il était tout à fait logique d’accepter la demande de M. Sempastous et de faire partie du groupe d’études », affirme le député MoDem. Il prend la tête du groupe en janvier 2023.

 

(1) Association Française pour la Recherche Thermale – AFRETh 

(2) Association Nationale des Maires de Communes Thermales – ANMCTh 

 


Sources : 

  • Entretien avec Vincent Bru, président du groupe d’étude thermalisme de l’Assemblée nationale et député de la 6ᵉ  circonscription des Pyrénées-Atlantiques, 30 janvier 2022 ; 
  • Les groupes d’études, site de l’Assemblée nationale. 

 

7 commentaires

  • HERVET dit:

    Bonjour.
    Mes attentes : qu’il soit organisé un suivi sérieux des curistes afin de constater les bienfaits
    des cures thermales.
    Il faut que nous puissions, de façon facile, mais certaine, transmettre nos informations, qui
    nous permettent de nous épargner des traitements médicamenteux peu efficaces, avec
    des conséquences médicales, mais aussi protéger le budget Sécurité Sociale avec moins
    de médicaments à rembourser. Ces cures thermales qui nous offrent un mieux être, donc moins
    de dépression, moins d’absentéisme lorsque l’on travaille encore.
    Il est regrettable que le salon les THERMALIES de LYON soit absent en 2023 et, je regrette
    son évolution vers les centres de THALASSO, réservés au bien être et au confort.
    Ces derniers n’ont pas les mêmes objectifs et globalement, ne concerne pas les mêmes
    personnes. Je ne suis pas fâchée avec leur existence mais THERMALIES signifie « THERMES » !

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  • Martine dit:

    Si certains pensent que les cures sont des vacances c’est non, le repos est de rigueur, une cure fatigue. Si certains pensent qu’une cure ne sert à rien c’est encore non, si je prends mon exemple pour un souci d’arthrose sévère au mains depuis 25 ans, seules les cures m’ont aidé et surtout soulagé pour poursuivre mon travail, j’avais 40 ans au début et loin de la retraite, la médecine ne me proposait rien d’efficace. Je suis pour les cures pour moi et pour les autres qui comme moi ne sont pas soulagés par la médecine classique et ce pour les diverses orientations proposées, dérembourser c’est laisser les français sans soin puisque beaucoup ne pourront pas les payer de leur poche ces cures. Encore une idée désastreuse, le système de santé régresse à vue d’œil en France et c’est une honte. Avant les cures, l’homéopathie dérangeait aussi alors que beaucoup l’utilisait avec des résultats. Merci d’écouter au moins les patients, les médecins qui connaissent et n’oublions pas que si les thermes ferment les emplois disparaissent.

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  • marie dit:

    qu’il nous rembourse les cures car si nous partons en cure ce m’est pas pour des vacances comme beaucoup de gens pensent pour ma part je vais a Luxeuil les bains près des Vosges et ce son pas des vacances ?? qu’il rembourse et aussi un geste en faveurs des logements mais donner nous les moyens de ce soigner car ca devient de plus en plus dur de nos jours merci a vous et bonne cure a tous ce qui puisse y aller

  • pour une personne handicapee a 80 pour cent que l hotel soit rembourse ainsi que la pension. Prendre un meuble c est beaucoup moins cher mais comment fait la personne handicapee seule pour les courses les repas? Jallais a lamalou les bains je n y vais plus pour toutes ces raisons

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  • BORDES dit:

    ce qui serait bien : transport sur la base d’un billet 2e classe. Là où je vais certaines personne habitent la ville de cure et le remboursement est le même que celui ou celle qui habite à 4 ou 500 km !!

  • GEOFFROY Roger dit:

    suppression du plafond pour les aides au transport et a l’hebergement, aide qui existaent il y a quelques années:
    – transport base d’un billet de train dimlicile- gare de cure.
    – herbergement (un forfait a definir !) .
    A vous lire
    Cordialement

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  • Pourquoi la médecine thermale n’est plus enseignée à l’école de médecine
    Pourquoi les médecins généralistes ne prescrivent très peu les cures médicales?

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