« Contre les maladies rhumatismales, la cure thermale est une thérapeutique clé »

Par Violaine Badie
Publié le 20 avril 2023 à 14h32 dans

Françoise Alliot Launois

Françoise Alliot Launois, présidente de l’Association Française de Lutte Antirhumatismale (AFLAR) © AFLAR

Françoise Alliot-Launois*, présidente de l’AFLAR (Association Française de Lutte Anti-Rhumatismale), est une grande défenseure des cures thermales. Elle nous confie les bienfaits que peuvent en attendre celles et ceux qui souffrent de rhumatismes et l’importance de faire connaître ces traitements complémentaires.

L’Officiel du Thermalisme : L’AFLAR représente tous les patients souffrant de rhumatismes. Combien de personnes sont concernées ?

Françoise Alliot-Launois : Environ 1/3 des Français souffrent de rhumatismes au sens large, qu’il s’agisse de mal de dos, de goutte, d’arthrose, de maladies inflammatoires comme la spondylarthrite ankylosante ou la polyarthrite rhumatoïde, ou encore de maladies rares. Ce sont les pathologies les plus fréquentes en France. Au total, près de 20 millions de personnes sont concernées, parfois très jeunes. Par exemple, 1/3 des Français qui souffrent d’arthrose ont moins de 40 ans. L’objectif de notre association est d’accompagner à la fois ces patients et leurs aidants, pour faciliter leur quotidien et l’accès aux soins.

Parmi ces soins, quelle place occupent selon vous les cures thermales ?

D’après les nombreux retours qui nous sont faits, c’est une thérapeutique clé, adaptée et efficace pour lutter contre les douleurs, le handicap, les limitations de mouvements, le stress, mais aussi la dépression. Souffrir de manière chronique joue considérablement sur le moral. Malheureusement, il existe de grosses lacunes quant aux informations dispensées aux patients, avec une méconnaissance des options thérapeutiques à disposition pour soulager leur maladie. Le thermalisme fait partie de ces options dans le cas de rhumatismes. Beaucoup de personnes qui pourraient en bénéficier ne savent même pas qu’elles y ont droit.

Au-delà des soins thermaux, vous encouragez à diversifier les activités lors des cures ?

C’est le message que nous souhaitons faire passer en général. Les maladies rhumatismales poussent à limiter les mouvements, les sorties, à s’isoler. Une cure thermale peut être vue comme un point de démarrage, une reprise douce de l’activité, une manière de mettre en place de nouvelles habitudes plus saines. L’impact à la fois physique et psychique est majeur ! Les activités de groupe offrent l’opportunité de renouer des liens sociaux, souvent appauvris à cause de la maladie. Nous conseillons d’en profiter pour proposer aux autres curistes de poursuivre les activités en groupe, de sortir marcher, visiter la région ensemble. Ces petits plaisirs procurent des décharges d’endorphine qui aident à voir la vie et la maladie autrement. Bien évidemment, tout cela doit être poursuivi après la cure, au rythme de chacun.

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Que répondez-vous à celles et ceux qui se demandent si les cures thermales pourraient leur être bénéfiques ?

Qu’il ne faut pas attendre d’aller très mal pour s’y intéresser, bien au contraire ! C’est la grande erreur, d’y aller top tard. Pourquoi attendre des années, parfois des décennies, pour rechercher des solutions ? Se remettre en mouvement dès que les rhumatismes commencent à faire souffrir est le meilleur moyen d’en ralentir la progression, d’avancer en âge tout en vivant bien avec sa maladie chronique. Les médecins ne sont pas toujours ouverts pour prescrire des cures thermales, car ils ne connaissent pas forcément toutes les preuves scientifiques de leurs bienfaits. Il ne faut pas hésiter à entamer la discussion avec son médecin traitant à ce sujet, s’il ne vous en parle pas de lui-même. Les patients peuvent être leurs propres ambassadeurs, pour espérer une meilleure prise en charge de leur maladie rhumatismale et de leur santé en général.

 

 

* Françoise Alliot-Launois est présidente de l’association de patients AFLAR. Diplômée de l’Institut National de Kinésithérapie, elle a dirigé des Unités de rééducation et réadaptation à l’APHP (Assistance Publique Hôpitaux de Paris). Elle est aussi fondatrice, puis présidente et membre d’honneur de la Société Française de Lymphologie.


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