D’hier et d’aujourd’hui : Au temps des voyages d’études médicales

Par L'Officiel du Thermalisme
Publié le 27 novembre 2018 à 16h02 dans

Loin d’attirer seulement les curistes, les stations thermales suscitèrent aussi l’intérêt et la curiosité des médecins. Aux alentours des années 1880, les premiers enseignants et étudiants de médecine « allèrent aux eaux » dans un but scientifique mais aussi promotionnel. En 1886, le Dr Félix Garrigou organisa du 1er au 8 octobre le premier Congrès international d’hydrologie et de climatisme dans la station balnéaire de Biarritz. A la suite de cet événement, qui rassembla plus de 900 professionnels de la santé de l’époque, furent lancés des excursions et des caravanes hydrologiques, similaires à des voyages organisés, au cœur de différentes stations thermales des Pyrénées telles que Dax, Salies-de-Béarn, Luchon, Amélie-les-Bains, Capvern ou encore Luchon. Sur place, les participants étaient censés étudier l’eau thermale et ses captages, son utilisation thérapeutique et ses bienfaits. Mais les découvertes qui en découlèrent furent, aux yeux de certains, essentiellement culturelles, culinaires et paysagères. Ce concept à succès fit néanmoins des émules au sein de la communauté médicale et de nombreuses autres caravanes hydrologiques furent organisées en Auvergne, dans les Vosges et en Midi-Pyrénées. Après un bref essoufflement, ces voyages d’un genre nouveau furent véritablement institués par le Dr Guy Carron de la Carrière dans les années 1890 pour prendre le nom de voyages d’études médicales aux eaux minérales (VEM). Le premier voyage qui fut conduit du 2 au 13 septembre 1899 se déroula au cœur des stations du centre de la France. Cette édition, pilotée par des professeurs de thérapeutique renommés dont notamment les Prs Bouardel et Landouzy, réunit des médecins venus de toute l’Europe (France, pays Scandinaves, Belgique, Pays-Bas, Roumanie, Russie, Suisse, Turquie). Visionnaires et enthousiastes, les stations accueillaient chaleureusement ces visiteurs particuliers en s’associant même avec la Compagnie des Chemins de fer locale pour une réduction conséquente et attractive des prix de transport, avec les hôteliers, les villes, la presse médicale et même l’Agence des voyages économiques, l’un des premiers tours-opérateurs du pays. Ce ne fut pas moins de 13 excursions qui furent organisées jusqu’en 1914 après avoir fait voyager 1307 médecins. Après la guerre, il fallut attendre l’année 1921 pour revoir les participants des VEM arpenter les stations thermales françaises. Le Pr Paul Carnot aidé par l’Office nation du Tourisme, lança un organisme à l’échelle nationale qui avait pour ambition de gérer tous les VEM du pays. Faute de subvention, les voyages d’études médicales prirent fin en 1932.

Photo de Félix Garrigou

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