Festival d’Angoulême 2023 : nos coups de cœur de BD et romans graphiques à dévorer
Dans Temps libre 3 février 2023
Dernière mise à jour le 3 février 2023.

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À l’occasion de la clôture du 50e Festival international de la bande dessinée d’Angoulême, voici nos recommandations de romans graphiques et de BD à emporter dans votre valise lors d’une prochaine escapade thermale. Publication historique ou romanesque, ode à la passion ou récit d’apprentissage : le 9e art casse les codes, pour notre plus grand plaisir.
Le phénomène de librairie “L’Arabe du Futur” et son créateur récompensés
Désormais Grand Prix du festival d’Angoulême 2023, Riad Sattouf est devenu l’un des auteurs phares de sa génération. Le public (et le jury du festival) ne s’y sont pas trompés : succès d’édition, les six tomes de “L’Arabe du Futur” ont conquis les lecteurs. Des années 70 à nos jours, de la Libye de Kadhafi à la Syrie des Al-Assad, en passant par la Bretagne, Riad Sattouf narre son enfance, assombrie par les déchirements familiaux. Une fresque puissante, des personnages attachants et un contexte passionnant font de cette bande dessinée un indispensable. À noter, le Grand Prix distingue l’intégralité d’une carrière : l’occasion de se (re)plonger dans “Les Cahiers d’Esther” ou encore le “Journal d’un jeune acteur”.

“L’Arabe du Futur : une jeunesse au Moyen-Orient (1994-2011)”, de Riad Sattouf (Allary Éditions)
“La Couleur des choses” innove et remporte le Fauve d’or
Festival d’Angoulême 2023 toujours, et un Fauve d’or bien mérité pour Martin Panchaud et son ouvrage “La Couleur des choses”. Surprenant et déroutant, le travail du Suisse nous prend à contre-pied: réalisé au moyen de logiciels de mise en page ou de cartographie, on y suit les mésaventures comiques d’un adolescent, sur fond de pictogrammes. Un parti pris et un pari, réussis avec brio par Martin Panchaud.

“La Couleur des choses« , de Martin Panchaud (Editions çà et là)
“La Dernière Reine”, drame poignant au sommet
Pour ceux qui ont dévoré “Au revoir là-haut” de Pierre Lemaître, “La Dernière Reine”, signé par Jean-Marc Rochette s’impose comme une lecture incontournable. Paru chez Casterman, le volume clôt le cycle enneigé entamé par l’auteur, avec cette fois l’émouvante histoire d’Édouard Roux, gueule cassée revenue de la bataille de la Somme, et de Jeanne Sauvage, sculptrice animalière. Une rencontre inattendue sur les pentes du plateau du Vercors, véritable hymne à l’amour, à savourer sans modération.

“La Dernière Reine”, de Jean-Marc Rochette (Casterman)
Prendre les choses avec philosophie, en compagnie de Catherine Meurisse
Les aficionados de “Psychologies Magazine” auront reconnu la plume joyeuse de Catherine Meurisse, récemment installée à l’Académie des beaux-arts, qui propose depuis 2017 cette chronique dessinée dans les pages du mensuel. L’ouvrage regroupe l’ensemble de ses courtes histoires, où l’on apprécie la patte de cette auteure majeure qui mêle allégrement personnages fantasques, humour et littérature. Un objet d’art visuel fait de légèreté, au cours duquel vous croiserez Simone de Beauvoir, Tocqueville, Voltaire ou encore Deleuze.

“Humaine, trop humaine”, de Catherine Meurisse (Dargaud)
“Hoka Hey”, retour aux origines dans l’Ouest américain
Solide album western reprenant scrupuleusement les codes du genre, “Hoka Hey” n’en est pas moins une œuvre fascinante, où se devine un récit de transmission et d’amitié, sur fond d’exactions menées par la nation américaine, alors naissante. Le jeune Indien George est élevé par un pasteur dans une réserve, mais tout bascule lorsqu’il est kidnappé par un autre Indien, avide de vengeance. Une folle épopée s’ensuivra, rythmée par les chevauchées et règlements de comptes. Nourrie par le talent de Neyef, une fiction à découvrir de toute urgence.

“Hoka Hey”, de Neyef (Label 619 – Rue de Sèvres)