Coordination des soins : les Français disent « oui » à la délégation des tâches du médecin

Par Betty Simenon
Publié le 5 décembre 2023 à 18h10 dans ,

Pharmacien avec ordonnance à la main et l'expliquant à une femme

Un récent sondage BVA commandité par les Contrepoints de la santé met en lumière une tendance favorable des Français à l’égard des délégations de tâches du médecin vers le pharmacien ou l’infirmière dans divers cas spécifiques. 

Les Contrepoints de la Santé sont des petits déjeuners-débats mensuels sur la santé organisés et animés par Philippe Leduc, Pascal Maurel (Ortus) et Renaud Degas (La Veille Presse infos+). Dans une émission du mois d’octobre, ils ont abordé le sujet « L’exercice partagé en santé est-il possible en France » à l’appui des résultats d’un sondage BVA portant sur l’opinion des Français concernant les délégations de tâches du médecin vers le pharmacien ou l’infirmière. Et ont invité à réagir : Marguerite Cazeneuve, Directrice déléguée de la Caisse nationale de l’Assurance Maladie (Cnam), Philippe Besset, Président de l’intersyndicale Les Libéraux de santé et de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et Franck Devulder, Président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF).

Des délégations approuvées dans plusieurs cas

En période de pénurie de soignants et de tension du système de santé, l’enjeu est de renforcer les coopérations et la coordination des soins pour améliorer la prévention et mieux prendre en charge les maladies chroniques comme les polypathologies. Si tous les professionnels semblent d’accord avec ce constat, le sondage BVA est allé interrogé les Français sur cette question cruciale. Les conclusions montrent que, malgré une perception mitigée de la coordination entre soignants puisque 58 % considèrent qu’elle n’est pas efficace, une majorité de Français soutiennent la délégation d’actes ou de tâches à d’autres professionnels. Et plus précisément dans les cas suivants :

  • Prise de la tension artérielle : 87 %
  • Vaccination : 82 %
  • Renouvellement d’ordonnance : 74 %
  • Prescription de médicaments en cas de problèmes de santé courants : 66 %
  • Suivi d’une maladie chronique : 58 %

Les invités réagissent

Marguerite Cazeneuve (CPAM), Philippe Besset (FSPF et LDS) et le Dr Franck Devulder ont donc réagi aux résultats à l’occasion de l’émission retransmise sur YouTube. Le Dr Devulder a mis en exergue le rôle du médecin en tant que chef d’orchestre, coordonnant différents professionnels de la santé. Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et des Libéraux de santé (LDS), a lui affirmé que « ce sont les gens qui nous poussent à accélérer sur l’exercice partagé. » Il souligne que les avancées récentes, telles que le renouvellement d’ordonnance chronique et la dispensation d’antibiotiques après un TROD positif, répondent à une demande croissante.

Tandis que Marguerite Cazeneuve a souligné l’importance de l’exercice coordonné en interne, précisant que « parler d’exercice coordonné c’est du BtoB, c’est notre organisation pour répondre aux besoins du patient. » Elle a également abordé la question de la délivrance d’antibiotiques sans ordonnance par les pharmaciens, soulignant l’évidence de la mesure pour accéder plus rapidement à des médicaments, notamment pour les femmes : « Pour les femmes, donc la moitié de la population, ce n’est pas un sujet, 100 % veulent un accès beaucoup plus rapide au médicament qui va les soulager quand elles ont des douleurs mictionnelles. La mise en place de ces protocoles relève de l’évidence parce que le législateur n’invente rien, il part du constat sur son territoire, il représente les citoyens, donc ce qu’il propose dit quelque chose sur l’état d’esprit de la population et nous sommes là pour répondre aux besoins de la population. »

Rappel : les pharmaciens autorisés à renouveler les ordonnances périmées

Dans un contexte de changements dans le domaine médical, la rédaction de l’Officiel du Thermalisme vous avez annoncé en juin dernier que les patients atteints de maladies chroniques pouvaient désormais faire renouveler leurs ordonnances pour une durée de trois mois. Cette mesure, issue de la loi RIST votée le 19 mai dernier, offre ainsi aux patients une solution pratique pour éviter toute interruption de traitement. Les pharmaciens peuvent effectuer ces renouvellements de manière exceptionnelle, lorsque le médecin prescripteur n’est pas disponible dans un délai compatible avec l’état de santé du patient. Cette démarche s’inscrit dans la tendance actuelle visant à faciliter l’accès aux soins et à renforcer la collaboration entre professionnels de la santé.

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Sources :

  • Ortus-santé.fr : Santé : l’exercice partagé est-il possible en France ? – Contrepoints de la Santé – Octobre 2023

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