Témoignage. « Comment la cure m’aide à vivre ma dépression »

Par Cécile Tardieu
Publié le 29 janvier 2024 à 14h34 dans

Photo de Mélanie Courteille qui témoigne sur son parcours de cure aux Grands Thermes de Bagnères-de-Bigorre

© DR Mélanie Courteille

À 46 ans, Mélanie Courteille est une habituée des cures thermales. Résidant à Bagnères-de-Bigorre, station thermale réputée des Hautes-Pyrénées pour les vertus curatives de son eau, elle nous raconte comment elle a trouvé, dans les cures thermales, une solution à ses troubles psychosomatiques.

La première cure thermale de Mélanie était en 2019, elle avait 42 ans. Conseillée par son médecin pour l’aider à soigner une dépression, elle reconnaît de suite les effets bénéfiques de la cure sur son état psychique« Les 4 soins prescrits (bain hydromassant, douche au jet, massage sous l’eau et piscine en immersion), ainsi que l’eau thermale qui agit sur le corps, m’ont permis d’être moins dans le mental, et de me détendre nerveusement et physiquement. Faire le vide était impossible pour moi, j’ai eu besoin de passer par le corps. Et le massage est la nourriture du corps ». Les Grands Thermes lui offrent des séances de relaxation et avec une psychologue, des moments précieux pour l’aider à connaître ses besoins et à changer ses habitudes de vie.

La cure : une dimension préventive

La dépression peut s’installer insidieusement sans qu’on y prête attention. Le crédo de Mélanie « ne pas attendre d’être dans une problématique trop importante pour pouvoir bénéficier de soins ». Les signes avant-coureurs de la dépression sont pour elle l’eczéma, le sommeil perturbé, une irritabilité… « Je sais quand il faut que je ralentisse et que j’écoute mon intuition, cette petite voix intérieure. » Elle s’interroge sur une « société paradoxale qui nous incite à être de plus en plus efficaces, à se dépasser tout le temps et qui produit de la culpabilité lorsque l’on cherche à ralentir, à se faire du bien. »

Soigner les troubles psy : comment changer de regard ?

Guérir des affections psychosomatiques par l’eau ? C’est ce que proposent les Grands Thermes de Bagnères-de-Bigorre. Pourtant, Mélanie regrette que beaucoup de personnes la jugent encore comme du confort et méconnaissent les effets curatifs sur le corps et l’esprit. « La cure est essentielle pour moi et il faut apprendre à résister au regard des autres. On croit que la cure est seulement du confort alors que ce n’est pas de tout repos. Cela génère une certaine fatigue et c’est un investissement personnel. Mais les résultats sont là. D’où l’intérêt, en ce qui me concerne, d’effectuer ma cure au même endroit. A chaque cure, il y a une progression. Moi qui ai des problèmes d’interactions sociales, je vais plus vers les autres, je participe aux conversations. Je vois que l’eau soigne en cure, j’ai remarqué aussi une nette amélioration de ma peau, un indicateur de mon état intérieur. » Des études viennent aujourd’hui confirmer que la cure permet de réduire la consommation de benzodiazépines.

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Une cure individualisée  

Avant la cure, Mélanie avait cherché à traiter ce qu’elle appelle « sa différence ». Puis un jour, elle découvrit au hasard d‘un livre que ses troubles ressemblaient à  l’autisme, un trouble du neurodéveloppement qui se caractérise par des difficultés de communication et des interactions sociales. S’il n’existe pas de traitement spécifique pour l’autisme, un accompagnement adapté permet d’améliorer les difficultés et de mieux vivre avec. Et Mélanie est convaincue que la cure thermale fait partie de cet accompagnement. L’on sait que des pathologies secondaires sont souvent liées à l’autisme. Pour Mélanie, ce sont les troubles du sommeil et de l’alimentation. (anorexie mentale, troubles digestifs accompagnés de maux de ventre, maladies de peau, aménorrhée, spasmophilie, fatigue chronique avec épisodes d’épuisement nécessitant une mise au repos). C’est en soignant son  hypersensibilité sensorielle ou émotionnelle par des soins adaptés en cure, qu’elle arrive à être plus sereine et à se soigner. Pour elle, la douche au jet a été remplacée par la douche à la pomme, à sa demande. « Cette adaptation permet de mieux apprécier le soin, plus doux et donc mieux toléré ».

Nature et ressourcement

La cure c’est aussi le contact avec la nature. La vue d’un lac au pied des montagnes l’apaise énormément. Les balades dans la nature, le cadre exceptionnel de la station ; tout tend à faire de son séjour une opportunité pour retrouver goût à la vie. Elle veut, en témoignant dans l’Officiel du Thermalisme, démontrer que la cure peut modifier le cours d’une vie et retrouver le chemin de la santé.

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Source :

  • Entretien exclusif avec Mélanie Courteille, le 29 décembre 2023
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