Quelles solutions technologiques pour réduire la consommation énergétique des établissements thermaux ? 

Les établissements thermaux sont incités à déployer des solutions ingénieuses pour faire baisser leur consommation énergétique © Adobe Stock

Pour des raisons environnementales et économiques, les établissements thermaux sont incités à déployer des solutions ingénieuses pour faire baisser leur consommation énergétique. Selon le Conseil National des Établissements thermaux (CNETh), 10% à 25% du chiffre d’affaires annuel des exploitants sont réinvestis dans la qualité des installations.  

L’établissement thermal ardéchois de Vals-les-Bains bénéficie d’installations innovantes qui permettent de récupérer une partie de l’énergie contenue dans les eaux usées ou encore dans l’air. La Ville a d’ailleurs reçu, en septembre 2022, le Trophée des territoires, pour son projet de restructuration des Thermes.

Selon Jean-François Terrisse, directeur du Syndicat intercommunal pour le thermalisme et l’environnement (Sithere), les systèmes d’économie d’énergie mis en place ont permis d’atteindre une forte baisse de la consommation en électricité et en gaz sur Vals. « L’impact des travaux est très significatif puisque nous sommes passés d’une consommation de 1451 kW/m² à 488 kW/m². Compte tenu du tarif de l’énergie aujourd’hui, nous traverserions une période très difficile si nous n’avions pas entrepris ces travaux ». 

Isolation des bâtiments 

L’isolation thermique du bâtiment vise à créer une enveloppe autour de la construction pour garantir  une température confortable sans avoir à consommer trop d’énergie. Cette technique a deux atouts : elle doit protéger du froid l’hiver et offrir une température suffisamment fraîche l’été. L’objectif est donc de limiter les transferts de chaleur entre l’intérieur et l’extérieur en utilisant des matériaux isolants 

Panneaux solaires 

L’énergie solaire est une énergie inépuisable, renouvelable et respectueuse de l’environnement et n’émettant pas de dioxyde de carbone. Différentes modalités existent : verrière photovoltaïque comme aux Thermes de Dax, panneaux solaires sur la toiture des bâtiments ou encore ombrière solaire.

Deux difficultés sont cependant à souligner : l’efficacité toute relative de la captation et de la conversion de l’énergie solaire et la nécessité pour un site patrimonial remarquable ou un site situé aux abords de monuments historiques, de demander une autorisation nécessitant l’accord de l’architecte des Bâtiments de France. Comme le souligne Jean-François Terrisse : « Il faut prendre en compte la contrainte d’exposition et la contrainte de surface de panneaux solaires installés. Les économies d’énergie sont sans commune mesure avec la technologie de la pompe à chaleur ». 

Pompe à chaleur 

Les thermes de Vals-les-Bains ont installé une pompe à chaleur qui permet, grâce à un échangeur thermique, de récupérer la chaleur des eaux usées (eaux issues des soins thermaux comme les douches) pour chauffer l’eau thermale destinée à entrer dans le système.

« La pompe à chaleur peut récupérer l’énergie des eaux usées (eaux issues des soins) sortant à 35°C et l’énergie de l’air ambiant (déshumidification de l’air des bâtiments). Ceci permet alors, par l’intermédiaire d’un échangeur thermique, de chauffer l’eau entrante (eau de source) et de la faire passer de 20 °C à 45 °C, température finale destinée à l’eau des soins » indique Jean-François Terrisse. 

Pompe à chaleur © Thermes de Vals-les-Bains

Système informatisé ou domotique 

Des capteurs et vannes reliés à un système informatisé permettent d’ajuster en temps réel le dispositif pour économiser la consommation d’énergie. « Nous avons besoin d’un suivi précis et nous centralisons l’ensemble des informations des vannes et capteurs air/eau. Les techniciens peuvent, à distance, sur leur téléphone portable, être informés d’une panne ou agir pour gérer plus finement l’installation » souligne le directeur du Sithere. 

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Géothermie 

La géothermie utilise les calories des sources naturelles d’eau chaude pour les redistribuer dans les établissements, les bassins et les salles de soin. Cependant, cette technologie ne peut pas être mise en place dans tous les centres thermaux et notamment quand la source naturelle n’est pas assez chaude.

« On considère que l’utilisation de l’énergie des eaux usées est en quelque sorte de la géothermie ! » souligne Jean-François Terrisse avant d’ajouter que « des exemples portés par l’Ademe ont montré qu’il faut veiller à garder la température du sol assez chaude et constante toute l’année. La géothermie reste donc, selon moi, très complexe à réaliser si on veut l’exploiter sur de nombreuses années »  

Sources :  

 Les chiffres clés de la médecine thermale, Conseil national des établissements thermaux 

 Entretien avec Jean-François Terrisse, directeur du Syndicat intercommunal pour le thermalisme et l’environnement (Sithere) le 29 juin 2023