Personnalité thermale du mois : Maxime Caffray, kinésithérapeute thermal

Par Julie Paysant
Publié le 11 mars 2024 à 14h17 dans

Portrait de Maxime Caffray, directeur des études de I’Institut de formation des Masseurs Kinésithérapeutes du Centre Hospitalier De Dax

Chaque mois, une personnalité du monde médical, politique, sportif ou culturel, nous raconte son lien avec le thermalisme. En mars, c’est Maxime Caffray, kinésithérapeute de métier et directeur des études de I’Institut de formation des Masseurs Kinésithérapeutes du Centre Hospitalier de Dax. Rencontre.

Depuis plus de dix ans, Maxime Caffray, est à la tête des études de l‘Institut de formation des Masseurs Kinésithérapeutes (IFMK) de l’Hôpital thermal de Dax et de l’Association des Kinésithérapeutes Enseignants (ADKE) qui promeut, dans le Sud Aquitain, la formation, la recherche et les échanges de savoirs et de pratiques en kinésithérapie.

L’Officiel du Thermalisme : C’est quoi pour vous le thermalisme ?

Maxime Caffray : C’est une médecine complémentaire qui apporte tout un panel de soins aux patients souffrant, pour la plupart, de maladies chroniques. La cure thermale est aussi une parenthèse dans les parcours de soins. A Dax, nous sommes orientés sur la phlébologie et la rhumatologie. Le premier bienfait d’une cure est la diminution des douleurs de façon durable avec une baisse de la consommation des antalgiques. Les curistes nous disent que la cure améliore leur qualité de vie. Leur retour chaque année, en cure, est une preuve de leur satisfaction !

Comment le thermalisme est-il entré dans votre vie ?

Au niveau professionnel, je suis arrivé dans le thermalisme un peu par hasard. J’ai commencé ma carrière professionnelle au CHU de Bordeaux dans un service de cardiologie et quand j’ai voulu revenir sur Dax en 2007, on m’a proposé un poste de cadre de santé à l’hôpital thermal.

De 2007 à 2012, en supervisant l’unité thermale, j’ai découvert tout l’univers de cette médecine complémentaire que je méconnaissais. Et surtout, le service médical rendu apporté par une cure thermale. Le rôle du responsable de l’unité thermale est d’organiser les séjours des curistes et leurs parcours de soins pendant leur hospitalisation. Ce qu’il faut savoir, c’est que l’hôpital thermal accueille une patientèle ayant des maladies métaboliques sévères les obligeant à être hospitalisés pendant leur cure. Etant donné qu’ils ont besoin de surveillance hospitalière ou d’aides quotidiennes, ils ne sont pas totalement autonomes et ils ne peuvent donc pas être accueillis dans des établissements thermaux classiques.

Depuis 2012, je suis directeur de l’école de kiné du centre hospitalier. J’ai toujours un œil sur ce qui se passe dans le thermalisme, car je participe à des travaux avec l’université de Bordeaux sur des thématiques de recherche ou pour faire évoluer les métiers liés au thermalisme.

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Et, comment les élèves de votre école de kinés sont-ils sensibilisés au thermalisme ?

En formation initiale, les cours ont totalement disparu du référentiel par suite de la réforme de 2015. A Dax, nous continuons cependant à organiser des modules d’enseignements sur le thermalisme. J’interviens pour expliquer le fonctionnement du secteur thermal ainsi que le professeur Frédéric Bauduer, directeur de l’Institut du Thermalisme.

Nous organisons deux visites : l’une en établissement thermal et l’autre sur le site de fabrication du péloïde de Dax. Malheureusement, à cause d’une méconnaissance de son efficacité prouvée, la médecine thermale souffre de l’image de « médecine parallèle ».  Nous devons faire évoluer le métier de kinésithérapeute et faire en sorte que les étudiants deviennent des professionnels proposant la médecine thermale à leur patientèle.

Selon le CNETh (Conseil National des Etablissements Thermaux), il y a 200 postes vacants de kinésithérapeutes dans les établissements thermaux français. Deux grands projets sont en cours sur le sujet : celui de Marie-Catherine Tallot en région Grand-Est et celui piloté par l’université de Bordeaux et l’école de kiné de Dax dans lequel je travaille conjointement. L’idée est de créer un nouveau métier (formation en deux ans) qui réalisera des actes délégués par les kinésithérapeutes. Et, en parallèle, nous voulons valoriser le métier de kinésithérapeute dans les thermes en l’orientant vers des fonctions de management et d’autres missions de soins comme des bilans santé, de la prévention et de l’éducation thérapeutique.

Vous avez supervisé l’unité de réadaptation cardio-vasculaire de l’hôpital thermal de Dax. Que diriez-vous à un patient qui souffre de pathologies cardiovasculaires et qui hésite à faire une cure thermale ?

Je lui dirais qu’il y a très peu de risques. Les patients dans l’unité de réadaptation cardio-vasculaire de l’hôpital de Dax, souffrant principalement d’insuffisances cardiaques ou ayant subi un infarctus du myocarde, bénéficient d’une partie des installations thermales comme la balnéothérapie (parcours de marche, piscine thermale).

Aussi, les curistes ayant des facteurs de risques cardio-vasculaires (hypertension, diabète) n’ont jamais eu de problèmes pendant une cure. Il n’y pas de risque de décompenser un problème cardiaque pendant une cure. J’encouragerais donc ce patient en lui précisant que pendant la cure thermale, il réalisera des soins bénéfiques pour ses troubles cardio-vasculaires y compris de l’activité physique adaptée, un programme d’éducation thérapeutique et des ateliers nutrition.

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Source : 

  •  Entretien exclusif avec Maxime Caffray, le 22 février 2024
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