Personnalité thermale du mois : Jean-Yves Gouttebel, coordinateur interministériel du plan thermalisme

Par Julie Paysant
Publié le 12 février 2024 à 14h16 dans

Portrait de M. Gouttebel Credit CD63

© CD63

Chaque mois, une personnalité du monde médical, politique, sportif ou culturel, nous raconte son lien avec le thermalisme. En février, c’est Jean-Yves Gouttebel, coordinateur interministériel du plan thermalisme qui répond à nos questions. Rencontre.

Début septembre 2021, le Premier ministre, Jean Castex, a nommé Jean-Yves Gouttebel, ancien président du Conseil départemental du Puy-de-Dôme de 2015 à 2021, coordinateur interministériel du plan thermalisme. Le 31 mai 2023, la Première ministre, Elisabeth Borne a renouvelé sa mission. Les enjeux de cette tâche confiée par l’Etat sont clairs et complexes : suivre et gérer la relance du thermalisme en France.

L’Officiel du Thermalisme : C’est quoi pour vous le thermalisme ?

Jean-Yves Gouttebel : C’est un dispositif de soins qui promet de soigner des maladies chroniques mais aussi des techniques qui permettent de prévenir la survenue de maladies et qui renforcent la remise en forme et le bien-être.

Comment le thermalisme est-il entré dans votre vie ?

Il est rentré par plusieurs portes. A l’âge de six ans, j’étais curiste aux thermes de La Bourboule. Ensuite, en tant qu’universitaire, je me suis intéressé au thermalisme à la faculté de Clermont-Ferrand. Puis, en étant élu départemental du Puy-de-Dôme, je me suis impliqué dans les questions liées au thermalisme puisque le département est le deuxième département thermal après les Hautes-Pyrénées en termes de nombre de stations. Enfin, en 2021, à la demande du Président de la République, on m’a confié la réalisation d’un rapport sur l’avenir du thermalisme en France. A la suite de ce travail, j’ai été nommé coordinateur interministériel. Le thermalisme est un domaine médical qui m’a suivi et que j’ai suivi tout au long de ma vie !

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En tant que coordinateur interministériel du thermalisme, comment expliqueriez-vous le Plan thermalisme à ceux qui ignorent tout de la cure thermale ?

Il y a un gros travail de communication à faire sur le thermalisme, car il y a parfois une appréhension du thermalisme qui est sommaire. En réalité, le thermalisme est une méthode médicale pour se soigner. En partenariat avec sept ministères et les professionnels du thermalisme, je souhaite développer toute la partie prévention. C’est aussi une médecine qui ne peut pas se développer indépendamment d’aspirations nouvelles comme la quête du bien-être et de la remise en forme allant de pair avec la volonté d’un retour vers la nature. Le thermalisme en France est un modèle, très dépendant de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM) et hérité au lendemain de la Seconde Guerre mondiale par le Conseil national de la résistance (CNR). Nous avons permis à toute la population de se soigner par le thermalisme et aujourd’hui, il est nécessaire de faire évoluer le modèle. Ce parapluie « Assurance Maladie » peut-être une force, mais aussi une faiblesse. Une faiblesse qui s’inscrit notamment dans le cadre de la diversification de l’activité thermale et de la clientèle.

Quels sont les thèmes abordés dans le plan thermalisme ?

Nous allons avancer sur le sujet de la Recherche thermale et nous voudrions développer un groupe d’intérêt public permettant d’assurer une recherche indépendante et objective sur les effets sanitaires du thermalisme. Deuxième point important : la diversification de l’activité thermale avec la prévention, le bien-être et la remise en forme. Troisième point : renforcer et valoriser la formation en médecine thermale auprès des médecins et des professions paramédicales. Autres axes importants : remonter en qualité sur l’hébergement des curistes, mettre davantage en avant l’exceptionnel patrimoine thermal français et attirer encore plus la clientèle étrangère.

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Que répondriez-vous à ceux qui pensent que la cure thermale, ce sont des vacances payées par la sécurité sociale ?

Cela ressemble à une brève de comptoir ! C’est une idée qui montre finalement à quel point nous devons être très pédagogues. Aujourd’hui, ce sont souvent les patients eux-mêmes qui décident de partir en cure.  Il faut que ce soient davantage les médecins de famille ou les spécialistes qui invitent à la réalisation d’une cure thermale tout en exposant à leurs patients le service médical rendu d’une cure.


Source : 

  •  Entretien exclusif avec Jean-Yves Gouttebel, le 24 janvier 2024
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