Addiction aux benzodiazépines : une cure thermale pour faciliter le sevrage des anxiolytiques

Par Marie Girardot
Publié le 10 mars 2023 à 18h00 dans

Jeune femme qui se détend dans l'eau

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Massivement prescrites pour apaiser les troubles anxieux, les benzodiazépines peuvent entraîner d’importants effets secondaires et une dépendance médicamenteuse qui complique le sevrage. Si vous souffrez d’addiction aux benzodiazépines, vous pouvez suivre une cure thermale spécifique pour vous aider à réduire ou à arrêter votre consommation de calmants.

Commercialisées depuis les années 1960, les benzodiazépines forment une classe de médicaments psychotropes, comme les antidépresseurs et les neuroleptiques. Ces molécules agissent sur le système nerveux central et sont indiquées pour traiter l’anxiété (anxiolytiques), les troubles du sommeil (hypnotiques ou somnifères) et l’épilepsie.

L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) recense une vingtaine de benzodiazépines, disponibles uniquement sur prescription médicale. Les plus utilisées sont l’alprazolam (Xanax®) et le bromazépam (Lexomil®). Plus de 13 % des Français ont déjà pris des benzodiazépines, ce qui place la France au deuxième rang des pays européens en ce qui concerne la consommation de calmants. La consommation de benzodiazépines est plus élevée chez les femmes et augmente avec l’âge.

Les effets secondaires de la dépendance aux benzodiazépines

Efficaces contre le stress et les insomnies, les benzodiazépines provoquent néanmoins de nombreux effets indésirables :

  • troubles du système nerveux : somnolence, convulsions, pertes de mémoire, coma ;
  • affections psychiatriques ;
  • diminution de la vigilance et de la concentration multipliant le risque d’accidents de la route (médicaments classés au niveau trois de danger pour la conduite automobile) ;
  • accroissement du risque de chute et de fracture chez les personnes âgées, grandes consommatrices de benzodiazépines.

En outre, on observe parfois un effet d’accoutumance : l’efficacité thérapeutique s’estompe avec le temps, ce qui incite à augmenter les doses pour conserver une action identique et expose à une surconsommation. Enfin, plusieurs études montrent que la prise prolongée de benzodiazépines pourrait favoriser le risque de démence, en particulier de maladie d’Alzheimer.

Médicament benzodiazépines

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Le sevrage des benzodiazépines, une étape difficile

Plus de la moitié des patients consomment des benzodiazépines pendant au moins deux ans, bien au-delà des 8 à 12 semaines de traitement recommandées. Les causes sont multiples : dépendance physique et psychique, persistance des symptômes, etc. Par ailleurs, un sevrage trop brutal des médicaments entraîne souvent une rechute (nervosité, agitation, tremblements) liée à un syndrome de manque ou à une réapparition du trouble initial. La désaccoutumance aux substances psychoactives doit donc se faire progressivement, comme pour le sevrage tabagique.

Si la décision de réduire ou d’arrêter les benzodiazépines constitue un premier pas nécessaire dans le processus de sevrage, un accompagnement adapté s’avère indispensable, notamment une surveillance médicale et un suivi psychologique. Le milieu hospitalier, très médicalisé et anxiogène, n’est pas toujours optimal. En revanche, la cure thermale représente un cadre thérapeutique idéal pour réaliser un sevrage en douceur.

Une cure thermale contre l’addiction aux benzodiazépines

La cure pour réduire la consommation d’anxiolytiques dure trois semaines et se compose d’une cure thermale conventionnée en orientation « psychosomatique » (PSY) complétée par un module spécifique. Elle comprend :

  • quatre soins thermaux quotidiens : douches thermales et sous-marines, bains thermaux bouillonnants, massages sous l’eau ;
  • un programme de thérapie cognitive et comportementale avec des entretiens de motivation et des séances de relaxation ;
  • un protocole de sevrage adapté à chaque curiste ;
  • un suivi médical : consultations et appels téléphoniques réguliers jusqu’à 6 mois après la cure ;
  • des ateliers d’éducation thérapeutique pour mieux appréhender les mécanismes de dépendance aux benzodiazépines et les troubles associés.

Comme pour toutes les cures thermales conventionnées prescrites par un médecin, les soins et les consultations médicales sont pris en charge par l’Assurance maladie. Le programme complémentaire bénéficie également d’un remboursement à hauteur de 50 %.

 

Jeune femme profitant d'un bain bouillonnant en cure thermale

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Un arrêt durable de la consommation de tranquillisants

Les résultats de l’étude clinique SPECTh publiée en 2015 montrent l’efficacité de la cure thermale dans le sevrage des benzodiazépines :

  • baisse d’au moins 50 % de la consommation médicamenteuse pour 80 % des curistes ;
  • arrêt total des benzodiazépines pour 40 % des curistes six mois après la cure ;
  • diminution des troubles anxieux et dépressifs.

Les propriétés sédatives de l’eau thermale contribuent à réduire l’anxiété et le stress pour compenser l’effet thérapeutique des médicaments. Les soins de balnéothérapie dispensés sont identiques à ceux de la cure thermale contre l’anxiété, validés par l’étude STOP-TAG en 2006. La coupure avec le quotidien, le cadre de la cure propice à la détente, le soutien du personnel thermal et les échanges avec les autres curistes participent également à la réussite du sevrage.

Où faire une cure thermale pour le sevrage des anxiolytiques ?

Vous pouvez suivre une cure thermale contre l’addiction aux benzodiazépines dans l’un des quatre centres thermaux agréés pour l’orientation thérapeutique « affections psychosomatiques » :


Sources :

Un commentaire

  • mathieu danuzzo-pitard dit:

    bonjour,
    je suis dépendant aux benzodiazépines et à l’orobupré, je suis suivi par une psychiatre depuis environ 2 ans et demi, je souhaites me débarrasser de mes addictions qui empoisonnent ma vie. je vais avoir 26 ans le 05/08/23
    je suis bénificiaire de la cmu. Est ce qu’une prise en charge de qq semaines est possible ?
    Bien cordialement
    Mathieu Danuzzo-pitard

    Répondre moderated
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