Sur les traces de Napoléon III : 4 destinations thermales sous le signe du Second Empire

Dernière mise à jour le 22 février 2023.

L’intérieur des thermes Napoléon à Plombières-les-Bains (Vosges) © Service communication des thermes

Cette année marque les 150 ans de sa mort. Napoléon III a laissé son empreinte dans plusieurs villes thermales : comme Vichy, Enghien-les-Bains et d’autres communes plus intimistes. Imprégnées par le faste du 19e siècle, cap sur ces stations vedettes de leur époque !

Plombières-les-Bains dans les Vosges : aux sources du thermalisme

Figurant parmi les plus anciennes villes d’eaux d’Europe, Plombières-les-Bains a lié son destin à celui de l’Empereur, grand ordonnateur de l’industrie thermale. Au fil de vos déambulations, les villas et demeures aux balcons forgés se succèdent, toutes baignées d’un cachet suranné. L’architecture du grand hôtel, de la gare (devenue un casino depuis) et du parc impérial symbolise également cet engouement et cette volonté de modernisation. Refuge des influenceurs d’alors, Plombières-les-Bains a ainsi vu défiler dans ses eaux Alfred de Musset, Lamartine ou encore Berlioz. S’il ne fallait voir qu’un lieu durant votre visite, les thermes Napoléon justifient à eux seuls le déplacement : son hall monumental, doté d’une voûte de 18 mètres, et son immense couloir en marbre nous plongent dans l’opulence du Second Empire. Ouvrez l’œil, on y aperçoit des vestiges abandonnés par les Romains, datant pour certains de plus de 2000 ans.

Les thermes Napoléon à Plombières-les-Bains vus de l’extérieur © AdobeStock

En Haute-Saône, la surprenante Luxeuil-les-Bains

Notre balade se poursuit à Luxeuil-les-Bains, méconnue station thermale qui mérite pourtant une halte. Napoléon III fut le premier grand défenseur du patrimoine de la commune (dont la Maison François 1er) et l’impératrice Eugénie fit une ardente promotion de la dentelle de Luxeuil, savoir-faire local qui fit l’objet d’un vif regain d’intérêt auprès des mondaines. Connu comme l’un des plus anciens établissements thermaux de France, celui de Luxeuil-les-Bains n’a pas laissé indifférent le souverain : son architecture classique, faite de grès rose des Vosges, fut distinguée dès 1862 en tant que monument historique, tandis qu’un quartier thermal voyait le jour, accueillant la haute société parisienne et préfigurant le tourisme.

La façade des thermes de Luxeuil-les-Bains (Haute-Saône) © A.BourgeoisP / Wikimedia

Dans les Pyrénées, la splendeur des Eaux-Bonnes

Pour les amateurs de 7e art, la station des Eaux-Bonnes au cœur de la vallée d’Ossau a tout du décor de cinéma, avec ses bâtiments démesurés superbement conservés. D’abord étape de villégiature pour les soldats, elle bénéficia d’une expansion fulgurante grâce à l’attrait de l’impératrice Eugénie pour ses sources. Parmi les noms qui firent la réputation des Eaux-Bonnes, Sarah Bernhardt, Eugène Delacroix ou Rosa Bonheur participèrent à la popularité de l’endroit. On arpente désormais la promenade, incarnation de cette joyeuse effervescence et offrant un incroyable panorama sur la vallée, dont le majestueux Hôtel des Princes et le jardin Darralde. À noter, Eaux-Bonnes est le point de départ de nombreux sentiers de randonnée, et l’un des accès à la station de ski de Gourette, réputée pour ses douces pistes enneigées.

Station thermale des Eaux-Bonnes dans les Pyrénées-Atlantiques © thierry llansades / Flickr

Royat-Chamalières, joyau du Puy-de-Dôme

Plus inattendue, la station auvergnate révèle de belles surprises, à commencer par le Grand-Hôtel-Majestic Palace, inscrit aux monuments historiques en 2021 et qui aurait profité des conseils de Napoléon III, féru d’urbanisme et de construction, de passage dans la ville en 1862. Un palace tout en démesure, conçu pour coller aux critères de modernité de l’époque et qui accueillit têtes couronnées et stars internationales. Autre indice du déplacement du couple impérial à Royat-Chamalières, la Grande Source sera rebaptisée source Eugénie, donnant un coup d’accélérateur au développement de la station. Une pause bienvenue, avant de partir à la découverte des volcans d’Auvergne tout proches.

Le Grand-Hôtel-Majestic de Royat-Chamalières (Puy-de-Dôme) © Alexandre.chassignon