Coco Chanel et le thermalisme : dans le quotidien des donneuses d’eau

Par Violaine Badie
Publié le 3 mars 2023 à 10h03 dans

source thermale

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À l’occasion de la Journée internationale des femmes le 8 mars, L’Officiel du Thermalisme vous plonge dans un passé pas si lointain, pour vous faire découvrir le métier de donneuse d’eau. Une profession exercée notamment par celle qui deviendra la grande couturière que l’on connaît, une certaine Gabrielle « Coco » Chanel.

C’est peut-être la donneuse d’eau la plus célèbre de l’histoire du thermalisme. En 1906, la jeune Gabrielle Chanel, alors âgée de seulement 23 ans, trouve un emploi à Vichy. Elle devient donneuse d’eau à la source de « la Grande Grille ».

Le rôle des donneuses d’eau

Depuis la « buvette », la donneuse d’eau distribue l’eau thermale puisée directement à la source. Son rôle se cantonne donc à la cure de boisson, qui connait un succès grandissant au 19e siècle et début du 20e. D’où les buvettes omniprésentes dans les stations thermales de l’époque, les cures internes représentant une part importante des soins de crénothérapie.

Mais pourquoi les curistes ne se servaient-ils pas eux-mêmes ? Plusieurs raisons peuvent expliquer la présence des donneuses d’eau. Les stations thermales étant alors fréquentées par des clients fortunés, souvent internationaux, il est difficile d’imaginer leur demander de se servir eux-mêmes. D’un point de vue pratique, la distribution de boissons était également un moyen de contrôler la quantité d’eau minérale consommée. Enfin, cette présence exclusivement féminine relevait probablement d’une manœuvre intentionnelle, destinée à attirer une clientèle masculine.

Un moyen d’émancipation pour les jeunes filles

Ce métier offrait aux femmes une opportunité de rémunération, à une époque où celles-ci étaient rares. C’est sûrement pour cette raison que les donneuses d’eau étaient souvent des provinciales à la recherche d’une certaine ascension sociale. Tout comme Coco Chanel en 1906, les jeunes femmes qui distribuaient l’eau thermale dans les buvettes pouvaient récolter des pourboires de fin de cure. Pourboires parfois conséquents si l’on en croit les témoignages de l’époque.


Source :

CAIRN.INFO : Donneuses d’eau. Une profession au cœur du thermalisme français (1840-1914) ; Sociétés & Représentations 2014/2 (N° 38)

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